On ne peut pas expliquer l'art sans expliquer l'Histoire et les modes de pensés

définitions
influences barbares

la peinture romane

la peinture gothique
les vitraux
les mosaïques

enluminures
sources/références

Introduction sur l'art peint

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(architecture)


L'art est un langage traduisant la façon dont l'homme pense sa condition humaine :

  • par rapport à la religion (essaie d'expliquer tout ce qui dépasse l'humain, les choses sur quoi il n'a pas de prise)
  • par rapport à la société (qui est l'organisation de sa vie matérielle avec les autres hommes) 

Sous la pression des invasions barbares, la société antique disparaît. Elle est remplacée dans le monde occidental (à peu près l'Europe d'aujourd'hui) par une société chrétienne où l'art est avant tout religieux.

La religion chrétienne est très différente des religions païennes :

  • un seul dieu, tout puisant, formidable : qui inspire une terreur sacrée
  • religion "à mystère" : si l'homme accueille le divin par l'adoration, il obtient une vie éternelle

L'art est au service de dieu.
Il ne manifeste pas d'intérêt pour la réalité, mais pour le mystère divin qui la traverse.

Définitions


En Occident, la société est très différente de la société antique, profondément transformée par les invasions barbares :

  • destructions
  • assimilation du christianisme (en France : Vikings => Normands, en Espagne : Arabes => Mozarabes)

Création d'une nouvelle structure sociale : la féodalité.
Ces petites unités autonomes fondées sur la stabilité de la terre. Le droit coutumier remplace le droit romain.

Les arts barbares sont abstraits ou irréalistes : "l'art des steppes" venant du nord de l'Asie donne l'art Irlandais, l'art Arabe est iconophobe.

Influences barbares


Les reliefs architecturaux sculptés, les statues, ... tout cela était peint.

Les artistes voyagent beaucoup, allant de chantier en chantier.

les fresques de St Gilles à Montoire sont une des oeuvres majeures de la peinture romane en France.
Elles avaient été recouvertes de chaux et n'ont été dégagées qu'à partir de 1840.
Les peintures de l'abside sont des fresques, c'est-à-dire peintes sur un enduit encore frais. Les couleurs pénétraient ainsi dans l'enduit et étaient très résistantes.
Les peintures du transept sont à la détrempe, c'est-à-dire que l'on remouillait l'enduit déjà sec au fur et à mesure du travail.

Les scènes sont réparties en registres rectangulaires superposés, comme une bande dessinée, expliquant la Bible à ceux qui ne savent pas lire.

L'iconographie est parfaitement programmée en fonction de l'architecture, parfaitement unie par la composition (concentrée à l'abside, étendue à nef).

Le style : on ne veut pas "trouer" le mur. Il n'y a pas de perspectives pour décrire l'espace, pas de trompe-l'œil pour décrire les volumes.
La couleur donne de l'unité. Certains tons dominent : les ocres. Le bleu est très difficile à obtenir, très cher : du lapis-lazuli (pierre semi précieuse) broyé.

Les fresques romanes ont une unité iconographique, une unité architecturale, mais pas d'unité de style. Il y a beaucoup de diversité parfois dans un même édifice (différents ateliers d'artistes ayant travaillé au même endroit).

Toujours l'expression est forte, le dessin et l'organisation des couleurs puissantes.

La peinture romane


La société médiévale gothique est toujours chrétienne . L'église est toujours l'édifice public le plus important, mais pendant cette période (XIIIème siècle) il y a plus de laïcisation. Dans l'ensemble, on va de Dieu vers l'homme. Les promoteurs ne sont plus des abbés (séculiers), mais des évêques.

Dans cette société se développe le clergé séculier, le pouvoir laïc (les rois de France), la bourgeoisie (bourgeois : habitants d'un bourg, n'ayant aucune relation avec la terre). Ils sont les acteurs d'un mouvement violent de l'intelligence, de l'ingéniosité, lequel, irrésistible, est récupéré par l'église.

L'art gothique peint s'exprime moins par la peinture en elle-même.
Il y a moins de reliefs peints, moins de fresques murales. De nouveaux styles apparaissent, issus du résultat de l'architecture : les vitraux.

La peinture gothique


L'art du vitrail est connu déjà dans l'art roman (depuis le XIIème siècle), mais se développe surtout pendant la période gothique.

Un vitrail est une fenêtre composée de multiples verres colorés, assemblés au moyen de plombs, représentant des scènes, des personnages, des symboles. Il est devenu, en Occident, à partir du Moyen Age, une expression artistique très utilisée en architecture et plus particulièrement dans les édifices religieux, empruntant les techniques de la peinture et de la céramique.

En parallèle avec l'existence des "murs rideaux", le vitrail devient la plus grande surface décorée à l'intérieur d'une église.

Des verres colorés sont découpés, assemblés de façon à déterminer un décor : iconographie symbolique ou narrative. Les fers empêchent le vitrail de s'ouvrir sous la pression du vent. Les compositions sont très fragmentées, entre 20 et 40 scènes. Elles ne sont pas réalistes (proportions non respectées, espace sans profondeur).
Le dessin, cerné par les plombs, est forcément simplifié, rappelant l'émail cloisonné.

Les vitraux racontent soit des épisodes de la vie du Christ, soit de la vie des Saints. Ils manifestent le goût des histoires narratives, la gravité et la solennité des symboles.

La couleur devient très importante, on lui accorde un symbolisme. La technique des couleurs évolue.

Le bleu, pour colorer le verre, est plus facile à obtenir que pour les pigments des peintures. On découvre l'oxyde ce cobalt.
Le bleu sert pour les fonds.

Rouge, violet, pourpre... sont dominants.
Très peu de blanc (ou alors la teinte est verdâtre ou jaunâtre), un peu de vert et du jaune.

Les couleurs de la Vierge sont définies : bleu et rouge.

Les vitraux


Les procédés de construction déterminent, à l'intérieur des édifices, de grandes surfaces planes qui conviennent à la peinture murale. Dans le premier art chrétien, la peinture se développe plus que la sculpture.

La mosaïque est une technique particulière de peinture. C'est un art chrétien auxquels les byzantins de la fin de l'antiquité donnent un éclat tout à fait exceptionnel et un style personnel qui ne sera pas égalé.

Les premières mosaïques sont des pavements (au sol), connues en Grèce depuis le Vème siècle avJC.

Technique byzantine : cubes de patte de verre teinté dans la masse (appelé smaltes). Cela donne une matière plus colorée et brillante que le marbre. C'est coûteux et apporte un caractère de luxe aux réalisations.

La technique de la mosaïque s'adapte facilement aux courbes et aux formes des voûtes.

L'ancien presbyterium de Saint Paultrois est décoré d'une mosaïque représentant la ville de Jérusalem 

Dans les emplacements réservés à la mosaïque, il y a une hiérarchie qui participe du symbolisme : ce qui est haut est plus près du ciel, donc plus sacré.
Le décor doit attirer le regard vers les parties hautes de l'édifice.

Les thèmes les plus sacrés représentent le divin ou ses symboles (croix, agneau...). En descendant, on va trouver les saints importants.
Tout est hiérarchisé : du centre vers la périphérie, du haut vers le bas, du figuratif à l'ornemental.

A l'intérieur de la basilique Sainte-Sophie (Byzance), la mosaïque de la Deisis figure parmi les plus belles du monde. Datant du XIIIème siècle, elle est d'une grande finesse, comme on peut en juger sur le détail du Christ Pantocrator.


Détail montrant la finesse de la mosaïque.

Sur cet exemple, on peut dire que la mosaïque est l'ancêtre de l'image numérique.

Éléments symboliques

  • nimbes (ancêtres des auréoles)
  • couronnes (dignité spirituelle)
  • riches vêtements (dignité spirituelle)
  • fonds d'or (lumière divine)
  • certains éléments végétaux (palmiers chargés de fruits, gazon vert vif + fleurs) ; dans les textes bibliques c'est la description du Paradis exprimé ainsi par la luxuriance des végétaux => fécondité de la terre = vie spirituelle.
  • les fonds bleus, représentant le ciel, l'infini, symbolisent la demeure de Dieu.

Les moyens de représentation

L'effet d'ensemble est assez plat, il y a très peu de relief, pas de perspective.
On néglige le réaliste et le corps disparaît sous un vêtement rigide qui ne révèle pas les volumes (opposé à l'art gréco-romain).

La tête est accentuée, surtout le regard : yeux trop grands, représentation de face, regard intense qui révèle ce qu'un philosophe de l'époque appelait : "l'espace spirituel".

L'effet des mosaïques byzantine est intense. Cette technique ne sera plus utilisée et abandonné petit à petit, par manque de moyens financiers tout d'abord, puis remplacé par les vitraux.

Quelques souverains feront appel aux Byzantins.
À Jérusalem, les califes commanditent la décoration de la Coupole du Rocher (vers 700), et à Damas celle de la Grande Mosquée (vers 715). Charlemagne fait décorer de mosaïques son palais d'Aix-la-Chapelle. Aux XIIe et XIIIe siècles, les papes parrainent des programmes iconographiques combinant les thèmes nouveaux aux motifs chrétiens de la première heure, tels ceux figurant dans l'abside de Sainte-Marie-Majeure à Rome (1295).

Mosaïques


Jusqu'à l'invention de l'imprimerie vers 1450-1455 par Gutenberg, les procédés de fabrication et de multiplication du livre étaient entièrement manuels et artisanaux : la transcription du texte était le fait du copiste, la décoration du manuscrit étant confiées à divers artistes ou artisans spécialisés.

Les deux phases essentielles de l'écriture et de l'enluminure étaient précédées en amont par diverses opérations préliminaires : préparation du parchemin (support le plus courant, bien que concurrencé, à la fin du Moyen Age, par le papier, moins coûteux) ; découpage en doubles feuilles ou bifolia pliés ensuite de façon variée en fonction du format désiré, l'assemblage, en nombre variable, réglure (à la pointe sèche ou à l'encre) destinée à calibrer de façon homogène la surface écrite du feuillet...
Les délais d'exécution étaient longs et le produit final coûteux.
La mise en vente et la diffusion de celui-ci étaient assurées par le libraire, personnage qui joue un rôle essentiel, à partir du XIIIe siècle, dans la chaîne de fabrication du livre.

L'enluminure n'était exécutée qu'après la transcription du texte que devait contenir le manuscrit, et dans les espaces réservés par le copiste dans sa mise en page de ce texte.

Dans les textes (le plus souvent sacrés), les lettres sont ornées, un décor ornemental entoure les écrits, parfois même un dessin en pleine page est intégré dans l'ouvrage : ce sont les lettrines, bordures et encadrements.


Les Petites Heures du Duc de Berry est le plus célèbre ouvrage enluminé

Travail fait au début par les moines copiste dans les monastères, enluminer les livres devient un métier à part entière vers la fin du Moyen Age.

Le statut social des enlumineurs de la fin du Moyen Age pouvait être très variable : c'était le plus souvent de simples artisans travaillant en boutique, isolément ou sous forme de petites entreprises familiales, et dans des quartiers spécialisés lorsque ils étaient installés dans des centres importants comme Paris, où l'essentiel des moyens de production du livre était massés entre la cathédrale Notre-Dame et l'Université. Il y avait également l'artiste indépendant et itinérant, qui se déplaçait de ville en ville, à la recherche des commandes.
Les meilleurs enlumineurs - et les plus réputés - avaient rang d'artiste de cour. Attachés au service exclusif d'un puissant mécène, ils jouissaient d'une certaine stabilité de l'emploi, mais pouvaient être amenés eux aussi à changer d'horizon en cas de décès de leur protecteur, ou en fonction des déplacements de celui-ci.

Pour en savoir plus : http://www.enluminure.com/histoire.htm

Enluminures


  • Isabelle (extraits de cours sur l'histoire de l'art)

Sources/Références